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Portrait de poète 3 : Dorian Masson




Peux-tu te présenter en quelques mots ?


Je ne suis qu’un chat noir que quelqu’un a ramassé et mis ici. Je casse une tasse de temps en temps. Je griffe parfois. Je mords souvent. Et je regarde par la fenêtre, toujours.




Comment es-tu entré en poésie


J’ai été diagnostiqué poète en 2017, je crois. Ça a été un choc. Difficile d’en parler autour de moi, forcément. On se sent différent, exclu, un peu honteux. On pense à Rimbaud, Baudelaire, à l’horreur des textes morts disséqués au lycée. Et puis, on lit du contemporain, de Bukowski à Cécile Coulon. On rôde en médiathèque, on se fait voir sur les scènes ouvertes de Slam. On lit un peu de soi. On est parmi les siens. Et on se sent un peu mieux.


Depuis combien de temps écris-tu ?


Depuis toujours, le déclic ayant été un devoir d’écriture de CM2, ayant reçu le Goncourt de l’école primaire Paul Bert de Courcouronnes, en Essonne et dont le jury était composé de M. Gardeur, mon instit’ et de mes parents. C’était une vague histoire de naufrage et de navire (pas dans cet ordre, du coup). Ensuite, j’ai appris à écrire pour communiquer avec les autres : SMS, forums, MSN, Facebook … Écrire est devenu une identité, pas toujours vraie. Une sorte de super-pouvoir, surtout. Et, sur le tard, en 2016, je me suis aperçu que ça pouvait être un métier. Alors je m’y suis mis plus sérieusement.


As-tu des rites d'écriture ? Dans quelles conditions aimes-tu écrire ?


Héhé, voilà le truc : Je n’aime pas écrire. Écrire est une souffrance (de luxe, entendons-nous). Mais je souffre de ne pas le faire. Donc je le fais. De façon désarticulée. Désorganisée. En matière d’écriture, je suis un employé déplorable, alors j’essaie d’être un patron exigeant. Ça va de mieux en mieux.


Quelle vision as-tu de la poésie contemporaine ?


Je ne la connais pas assez car je lis trop peu, de façon générale. Mais, en dehors des livres, je sens un élan poétique générationnel qui me semble important. La poésie revient dans la rue, sur les réseaux sociaux (ce qui n’est rien de plus qu’une forme plus complexe de rue), sur les scènes, dans les théâtres, dans la publicité (les affiches de Adopte dans le métro, par exemple). La poésie est une forme courte. Et la culture revient aux formes courtes. Donc la rencontre se fait. Et je pense que quelque chose se passe.


As-tu des projets artistiques à venir ?


Juste quelques milliers. Je voudrais publier un second recueil de poèmes, un album illustré pour enfants, un roman, mais aussi écrire des chansons à interpréter sur scène, écrire et réaliser des films de fiction ou documentaires, une pièce de théâtre, etc. J’ai même envie de tenter le Stand-Up, des performances artistiques vivantes ... La plupart de ces choses sont en cours. Mais je cherche encore des façons de m’organiser, d’optimiser mon temps, une hygiène de travail. Le temps passe, putain.


Tes sources d' inspirations ?


Essentiellement la voix dans ma tête qui me dit que je suis génial et que je n’arriverai jamais à rien. Ça et les pigeons morts.


Tes poètes préférés ?


Bukowski, Bob Dylan, Sylvia Plath, Ludovic Janvier, Ariel Spiegler, Cécile Coulon …


Une question que tu aimerais que je te pose ?


« À quelle température tu règles ton Jacuzzi, toi ? »


Un dicton ? Une philosophie de vie ?


Absolument tout ce qui existe est une pomme de terre ou ne l’est pas. Ça fait réfléchir, je trouve.


Tu as carte blanche :) pour la fin !


« Life’s the shit that happens while you wait for moments that never come. »
David Simon, The Wire

Et merci.





Dorian Masson est l'auteur de : "Plus de likes que d'amour" paru dans la collection "L'iconopop" (éditions l'iconoclaste).




Retrouvez sa poésie sur instagram sur le compte : @n0zam





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